L’adoption iranienne de Bitcoin et des cryptomonnaies en chiffres
Voici une liste non exhaustive des statistiques les plus intéressantes :
- 25 % des Iraniens possèdent des cryptomonnaies ;
- 32,2 % s'y sont intéressés, et 29 % en ont déjà possédé ;
- 48,9 % des personnes qui n'en possèdent pas déclarent ne pas avoir suffisamment d'informations sur le sujet pour sauter le pas.
Parmi les Iraniens qui possèdent des cryptomonnaies :
- 38,10 % n'ont investi dans aucun autre marché ;
- En novembre 2023, 53 % étaient en perte (Bitcoin était sous les 35 000 dollars) ;
- 61 % ont investi avant 2021 ;
- 82,10 % investissent pour lutter contre l'inflation ;
- 21,90 % utilisent la finance décentralisée (DeFi) ;
- 9,60 % utilisent les cryptomonnaies pour transférer ou recevoir de l'argent de l'étranger ;
- 7,70 % utilisent les cryptomonnaies pour l'achat de biens ou de services ;
- 76,6 % estiment que les sanctions internationales sont un frein à l'accès aux cryptomonnaies ;
- 57,20 % estiment que les restrictions liées à l'accès à Internet (comme l'obligation d'utiliser des outils de changement d'IP) sont un frein ;
- 68,10 % investissent à long terme (plusieurs mois ou années, "Hodl").
La cryptomonnaie la plus courante est le Bitcoin, suivi de Dogecoin et de Shiba Inu en deuxième et troisième position. Ethereum se classe seulement cinquième derrière Cardano.
Des plateformes d'échanges locales ont été créées, elles offrent différents avantages :
- 84,10 % les utilisent plutôt que des plateformes étrangères car ils peuvent payer directement en Rial ;
- 45,5 % parce qu'il serait plus probable d'obtenir un suivi légal en cas de faillite ;
- 34,70 % car les applications sont en Farsi, soulignant ainsi l'importance de la documentation dans la langue locale.
Cependant, ces plateformes rencontrent plusieurs obstacles, notamment des frais élevés. En effet, 52,70 % des utilisateurs estiment que les frais de retrait sont excessifs, équivalant aux frais pratiqués par Binance en Europe, soit environ 20 dollars pour les retraits en BTC.
En ce qui concerne les frais, l'une des personnes interviewées m'a informé d'une technique permettant de contourner ces frais, en effectuant un « atomic swap » via Boltz en retirant les BTC sur Lightning pour les recevoir on-chain. Cela permettrait d'économiser environ 90 % des frais normalement payés aux plateformes.
Selon le rapport d'ArzDigital, si l'on devait représenter le profil moyen des investisseurs iraniens en cryptomonnaies par une seule personne, il s'agirait d'un homme âgé de 38 ans, résidant à Téhéran, dont le portefeuille est réparti de la manière suivante : 22 % en BTC, 18 % en DOGE, 17 % en SHIBA, 15 % en ADA, 12 % en ETH, 10 % en TRON et 6 % en USDT.
Les lois cryptos en Iran
En ce qui concerne la régulation des cryptomonnaies en Iran, plusieurs mesures importantes ont été mises en place par le gouvernement pour encadrer l’industrie. Voici un aperçu des principales réglementations en vigueur :
- Régulation du minage de Bitcoin : Le gouvernement iranien exige désormais des licences pour le minage de Bitcoin, dans le but de réguler cette activité, en particulier en ce qui concerne la consommation d'énergie et la conformité aux normes établies. Des directives spécifiques ont été émises concernant l'approvisionnement en électricité pour les mineurs de Bitcoin.
- Limites sur les transactions de change : La Banque centrale d'Iran impose des restrictions sur les montants des dépôts et des retraits effectués sur les plateformes d'échanges de cryptomonnaies. Une licence est nécessaire pour formaliser le fonctionnement de ces plateformes et garantir leur conformité aux normes réglementaires.
- Fiscalité des cryptomonnaies : Actuellement, l'achat et la vente de cryptomonnaies ne sont pas soumis à des taxes en Iran. Bien que le Parlement ait proposé d'imposer des taxes sur les transactions en cryptomonnaies, cette mesure a été rejetée, principalement en raison du manque de définition légale claire des cryptomonnaies.
L'opinion publique sur l'approche des institutions gouvernementales envers les cryptomonnaies varie : 11,9 % des personnes interrogées souhaitent une libéralisation maximale de l'utilisation des cryptomonnaies, tandis que 65,0 % préfèrent une législation et un contrôle modérés de cet espace. Enfin, 23,1 % sont en faveur de limiter autant que possible l'espace des cryptomonnaies.
Comment les Iraniens se positionnent-ils ?
L'attrait de l'interdit a toujours été un aspect fondamental de la nature humaine, et les Iraniens ne font pas exception. Le gouvernement interdit la consommation d'alcool ? Pourtant, il est facile d'en obtenir. Certains types de musique sont proscrits ? Il y a des tonnes de boîtes de nuit, des groupes de rap/rock/métal, etc. Les réseaux sociaux sont sous le coup d'interdictions ? Malgré tout, quasiment tout le monde possède un compte Instagram.
Jusqu’à récemment, il était presque impossible pour les Iraniens de contourner les sanctions bancaires ou d'accéder à une réserve de valeur, Bitcoin change la donne.
Bien que le mot « République » figure dans le nom officiel de l’Iran, le gouvernement n’a rien d'une démocratie.
Concernant ce sujet, Ali me disait :